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Le paradoxe français

Malgré une des législations les plus sévères d’Europe, sa consommation atteint les niveaux les plus élevés parmi les jeunes. Objet de toutes les controverses et de débats animés sur sa dépénalisation, diabolisé par certains, paré de mille vertus pour d’autres, il occupe une place à part parmi les substances psycho-actives, mais il n’en demeure pas moins que son usage est prohibé et que les conséquences sanitaires et psychosociales de sa consommation sont particulièrement délétères.

Le THC (tétrahydrocannabinol), le principe actif du cannabis, qui est au cannabis ce que la nicotine est au tabac, stimule la production de neuro-transmetteurs dans le cerveau de ses usagers, entraînant, tout comme la nicotine du tabac, la libération de dopamine, vulgairement appelée hormone
du plaisir.

Quelques minutes après les premières bouffées de joint, le fumeur éprouve sensation de détente, envie de rire, décontraction, excitation anormale ou au contraire sensation de malaise,
tremblements, envie de vomir, impression angoissante d’étouffer. Les perceptions visuelles, tactiles, auditives sont modifiées et accentuées ; une impression de distorsion du temps et de l’espace vient s’y ajouter. Une phase de somnolence suit ses premiers effets. À plus fortes doses, le cannabis peut déformer les perceptions ou provoquer des hallucinations.

Ces symptômes varient selon les individus, selon leur expérience et leur personnalité. Ils sont associés à des troubles de l’attention et à des troubles de la mémoire à court terme, dite « de travail », avec une perturbation des tâches d’apprentissage. La coordination motrice est modifiée avec un allongement du temps de réaction (ralentissement des réflexes), que le fumeur ne ressent pas, ce qui peut avoir des conséquences gravissimes lors de la conduite automobile ou d’engins à moteur (machines-outils, élévateurs…).

Aux effets psychoactifs s’associent des manifestations physiques telles que sécheresse de la bouche, accélération du rythme cardiaque, conjonctives rouges et sensation de faim. Tous ces effets s’estompent au bout de quelques heures.

Dans certains cas assez rares, la prise de cannabis peut déclencher un état d’angoisse aiguë (bad trip) de type attaque de panique, voire même une psychose cannabique caractérisée par des idées délirantes et des hallucinations, nécessitant une hospitalisation rapide.

Par ailleurs, la fumée du joint contient, comme celle de la cigarette, du monoxyde de carbone responsable d’une moins bonne oxygénation des tissus et de lésions de la paroi du cœur et des vaisseaux. En brûlant, le cannabis dégagerait cinq fois plus de CO que le tabac. Cette fumée est très riche en benzanthracènes et benzopyrènes qui sont de puissants cancérogènes. Selon certaines études, les consommateurs d’un joint par jour pendant dix ans, ou deux joints par jour pendant cinq ans, ont six fois plus de risques de présenter un cancer. Chez la femme enceinte, le THC, le monoxyde de carbone et les autres polluants, passent directement du sang maternel au fœtus par le sang du cordon. Cette exposition fœtale précoce est responsable de prématurité.

Enfin, le cannabis, en particulier en cas d’usage à un âge précoce chez des personnes plus vulnérables et prédisposées, serait susceptible de révéler ou d’aggraver les manifestations d’un état schizophrénique.

La prise répétée de cannabis peut induire une dépendance chez environ 10 % des usagers. Cette dépendance se traduit par l’incapacité de s’abstenir de consommer ou de contrôler son usage malgré les conséquences négatives sur la santé ou les relations sociales. Le risque de dépendance est plus fréquent quand les consommations ont débuté précocement
avant l’âge de 15 ans.

La consommation prolongée de cannabis a également des répercussions notables sur les acquisitions scolaires et les tâches professionnelles complexes, ce qui peut mener à l’apparition d’un syndrome amotivationnel et déboucher sur des difficultés scolaires pour les jeunes, des problèmes professionnels pour les adultes et des complications relationnelles pour tous. Ce terme recouvre en réalité un ensemble d’éléments allant de l’indifférence affective à un désintérêt pour la scolarité ou le travail ainsi qu’un désinvestissement des activités sociales et de loisirs. Cet état disparaît après plusieurs semaines d’abstinence.

Pour détecter un usage abusif du cannabis, les spécialistes ont recours au CAST (le Cannabis Abuse Screening), test qui permet en six questions de cerner des comportements d’usage ou des problèmes rencontrés dans le cadre d’une consommation de cannabis.

Cannabis et environnement professionnel

2 % des usagers de cannabis consomment le matin avant d’aller au travail, soit environ 1 % des actifs. Pourtant, les modifications de l’attention et de la coordination motrice induites par le cannabis peuvent être source de danger pour soi-même et pour autrui, surtout lorsque l’on occupe un poste dit à risques (conduite d’engins notamment).

S’il détecte une situation potentiellement à risque pour le salarié ou pour son entourage, le chef d’entreprise (ou la direction des ressources humaines) pourra éventuellement procéder aux contrôles prévus au règlement intérieur et se rapprochera ensuite du médecin du travail pour avis.

Le risque routier sous l’emprise de substances psychoactives est bien réel. Selon l’enquête SAM (Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière), les conducteurs sous l’influence du cannabis ont 1,8 fois plus de risques d’être responsables d’un accident mortel que les conducteurs non consommateurs. En cas de consommation d’alcool associée, ce risque est multiplié par 15 et il est multiplié par 30 chez les jeunes de moins de 25 ans !

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