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Lettre de Colette à sa fille. 1928
Ma chérie,
Ne sois pas triste. Si j’ai eu un choc pénible à découvrir que tu fumais en cachette, c’est surtout parce que je sais la force d’une habitude, même anodine. Or, celle du tabac ne l’est pas, surtout sur un être jeune, en voie d’épanouissement. Si je me suis gardée de l’habitude de fumer, ce n’est pas à cause du mal que le tabac, modérément fumé, pouvait me faire, c’est parce que, pendant ma longue vie, j’ai vu à mes côtés des êtres dévastés par le despotisme de l’habitude. J’ai vu mon père, qui tous les ans prenait l’engagement de ne plus fumer (à cause de son foie). Tous les ans, dominé par l’habitude il retombait. J’ai vu mon frère aîné, esclave de la cigarette, et pourtant médecin. J’ai vu ton père, allumant une cigarette à la cigarette qui allait s’éteindre, tout le long du jour. Énervé, essoufflé (cœur), je l’ai entendu prendre des résolutions successives de ne plus fumer…
Si vous êtes en charge d’enfants, d’adolescents ou de jeunes adultes dans des établissements d’enseignement, vous êtes sans doute confrontés soit à leur questionnement sur la cigarette, soit à leur consommation de tabac, soit à leur désir de cesser leur tabagisme.
Selon l’enquête Escapad 2017, un quart des adolescents disent fumer
tous les jours, contre un tiers en 2014
(25,1 % vs 32,4 %). Même si ces chiffres en baisse sont encourageants, nous devons tous, parents et enseignants, inciter nos jeunes à se détourner du tabac dès le plus jeune âge.
Treize ans et demi, c’est l’âge moyen d’entrée dans le tabagisme, en France.
La prévention du tabagisme auprès des jeunes est riche d’enseignements et reste une démarche extraordinairement importante pour leur avenir. Mais cette action préventive n’est efficace que si elle est suivie dans le temps et adaptée à leur état de maturation psychologique au moment où l’on s’adresse à eux, c’est-à-dire, en tenant compte de leur âge et de leur état psychologique.
L’équipe d’OFT Conseil maîtrise parfaitement les spécificités de la prévention du tabagisme auprès des jeunes. Elle se propose dans cette page de vous livrer les clés du dialogue autour de la cigarette en fonction des âges des jeunes dont vous avez la charge.
Pour en savoir plus sur nos interventions et programmez une action, contactez-nous.
De 9 à 12 ans
Entre 9 et 12 ans, de l’école primaire à l’entrée au collège en classe de sixième, votre enfant est selon les termes utilisés par les psychologues en « période de latence ». Au cours de celle-ci, il traverse un moment de calme psychologique, dans la mesure où il a réussi à refouler les pulsions liées à l’Œdipe, qu’il a pu traverser au cours de sa petite enfance. Pulsions qui font schématiquement aimer le parent du sexe opposé et rejeter le parent de même sexe. Cette mise en veille de son affectivité le rend disponible pour écouter et adhérer aux arguments objectifs qui lui expliquent que fumer est toxique pour l’organisme, voire mortel. À ce moment-là, votre jeune enfant ne s’intéresse nullement au tabac. Il affirme qu’il ne fumera jamais ! En même temps il s’inquiète de voir ses parents fumer. Il a peur de les perdre et est prêt à employer tous les moyens pour les obliger à arrêter de fumer…
Vers 12 ans, sa physiologie se modifie, l’irruption de ses hormones sexuelles accompagne une modification de sa façon de penser, dans la mesure où les pulsions refoulées de sa petite enfance resurgissent. Ses motivations affectives l’emportent alors sur sa pensée rationnelle. Il doit commencer à renoncer à son enfance, accepter de perdre ses premiers objets d’amour que sont ses parents, et rechercher de nouveaux objets de désir. Il prend peu à peu de la distance avec sa cellule familiale, raison pour laquelle il essaie de s’intégrer dans un nouveau groupe d’amis… Pour toutes ces raisons, la cigarette prend sens : elle peut l’aider symboliquement à passer du statut d’adolescent à celui d’adulte.
Quand on lui explique, qu’en optant pour la cigarette, il va perdre une partie de la liberté qu’il est en train d’essayer d’acquérir en grandissant, on lui permet de réfléchir sur l’incohérence de son comportement. Évoquer les manipulations des industriels du tabac qui le prennent en otage, en soutirant son argent aux dépends de sa santé et de sa propre vie, est aussi un argument de poids qui peut l’aider à décider de ne pas fumer ou d’arrêter…
De 12 à 15 ans
De 15 à 18 ans
Entre 15 et 18 ans, une fois qu’il a surmonté cette crise, votre ado va retrouver une pensée objective et rationnelle. S’il fume depuis quelques temps déjà, il commence à se rendre compte des inconvénients que cela lui procure : pression financière, dépendance aux cigarettes, essoufflement rapide quand il fait du sport. Pour les filles : risques liés à l’association avec une pilule contraceptive, problèmes esthétiques. Votre ado peut alors commencer à envisager l’idée d’arrêter de fumer.
Comment aider votre ado à arrêter de fumer ?
Il faut faire confiance à son intelligence en lui expliquant les mécanismes cérébraux qui le font fumer, et envisager avec lui les stratégies qu’il peut utiliser pour se débarrasser de ses cigarettes. Rien ne sert de lui interdire cette pratique ; au contraire l’interdiction peut être incitative. Il faut essayer de trouver un accord, un modus vivendi, une sorte de contrat au terme duquel s’il fume il devra vous le dire, ne pas se cacher, et lui imposer des règles claires comme par exemple celle de ne pas fumer à la maison. Lui faire confiance est un atout majeur tout autant que l’informer sur les conséquences du tabagisme ! Bien sûr si vous êtes vous-même fumeur ou fumeuse, c’est l’occasion de tenter l’aventure avec lui. Comment est-il « moralement » possible lui proposer d’arrêter ou de ne pas commencer et de continuer soi-même ? Là encore une sorte de contrat « donnant-donnant » proposant un arrêt simultané peut se révéler très efficace pour l’un et pour l’autre.
En fin de compte, le tabagisme des jeunes est dans la majorité des cas associé à leur traversée de l’adolescence. La cigarette ne prend sens que parce qu’elle peut aider, symboliquement, les plus fragiles d’entre eux à grandir. Il peut suffire, à ce moment-là, de leur tendre la main, en tenant compte de leurs besoins, de leurs craintes et de leurs attentes, pour les aider à passer le gué ! Le problème cependant reste que s’il n’arrête pas rapidement de fumer, ce sera de plus en plus difficile, d’où l’importance de la prévention à l’école, au collège et au lycée.
Pièce "Arrêter de fumer tue"
Proposez à vos élèves ou étudiants la représentation dans votre établissement de la pièce de théâtre "Arrêter de fumer tue" de Thomas Bidegain avec Marc Susbielle. Une façon différente d'aborder le tabagisme qui fonctionne très bien dès la classe de cinquième. Elle a été testée dans de nombreux collèges et lycées et dans plusieurs grandes écoles.
Aider les jeunes à ne pas commencer à fumer ou à arrêter le plus tôt possible est un devoir pour les parents d’abord même s’ils sont eux-mêmes fumeur, les éducateurs et les enseignants.
OFT Conseil propose ses services à des tarifs préférentiels pour tous les établissements d’enseignement.
N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus.